mercredi 16 juillet 2008

Quotidien Nouvel Obs

Article: http://www.observatoire-medias.info/article.php3?id_article=347?Le Nouvel ObservateurMise à jour : 3 avril 2006Dans le tableau : Presse périodique d’information généraleSite Internet : http://permanent.nouvelobs.com/Le Nouvel Observateur est un hebdomadaire d’information générale français, dont le premier numéro a été publié le 19 novembre 1964.Il succédait à L’Observateur politique, économique et littéraire, dont le premier numéro avait paru le 13 avril 1950, devenu L’Observateur aujourd’hui puis, en 1954, France-Observateur, dont le dernier numéro fut publié le 12 novembre 1964.L’équipe dirigeante de fondation incluait Claude Perdriel, toujours propriétaire du titre, Jean Daniel, toujours directeur de la rédaction, et Gilles Martinet, décédé le 29 mars 2006.Il est édité (avec le supplément Télécinéobs) par la société Le Nouvel Observateur du Monde (SA)Actionnaire : SFA PAR à 94 % et La Sté éditrice du Monde à 6%Participations :Mediaobs 99 % (régie publicitaire) Investissement Presse 1 % (société actionnaire de Libération)



Article de Rue 89:

Olivennes, patron du Nouvel Obs et aspirant journaliste

Par Augustin Scalbert Rue89 30/05/2008 19H40
L'ancien PDG de la Fnac prend lundi les rênes de l'hebdomadaire. Cette succession historique devrait s'accompagner d'une mesure inédite: Denis Olivennes veut un droit de regard sur la ligne éditoriale.
Sa nomination a été annoncée depuis plus de deux mois, mais il n'arrive que maintenant. Entre-temps, beaucoup de tractations en coulisses pour définir le véritable rôle de Denis Olivennes, 47 ans, ancien du cabinet de Pierre Bérégovoy, ex-cadre dirigeant d'Air France, de Canal+, de Numéricâble et de la Fnac.
Qualifié par Jean Daniel, cofondateur du Nouvel Observateur, de "mendésiste", Denis Olivennes a récemment été affublé du label beaucoup plus tendance de "sarkozyste de gauche" depuis qu'il a dirigé, à la demande du Président, un rapport controversé sur la lutte contre le téléchargement illégal.
Vendredi, le directeur général du Nouvel Observateur, Louis Dreyfus, a démissionné. Il avait quitté il y a un peu moins de deux ans Libération, où il exerçait les mêmes fonctions. Il considère qu'il n'y a "pas la place pour deux".
Claude Perdriel, autre cofondateur et actionnaire majoritaire (93%) de l'Obs, est âgé de 81 ans (Jean Daniel en affiche 87) et prépare sa succession. Il a débauché le patron de la Fnac, qui délaisse un groupe de 20 000 salariés pour en diriger un de moins de 500 employés.
Blague à la rédaction: Perdriel et Daniel mettent Olivennes à la retraite
Pour l'instant directeur délégué du groupe Le Nouvel Observateur, qui édite le newsmagazine ainsi que Challenges et Sciences et Avenir, Olivennes en deviendra prochainement président du directoire, alors que Claude Perdriel prendra la présidence du conseil de surveillance.
Le départ de Dreyfus pourrait même permettre à Olivennes de cumuler ce poste avec les fonctions de directeur général. Mais selon nos informations, Perdriel ne lâchera pas complètement la gestion du groupe: il entend rester décisionnaire dans Challenges et Sciences et Avenir, ainsi que dans la vache à lait de son groupe, SFA (qui fabrique notamment les fameux "sanibroyeurs" du même nom).
Voilà peut-être une des explications du long délai entre la nomination d'Olivennes et son arrivée. Une blague circule d'ailleurs dans les couloirs du journal: Jean Daniel, 120 ans, et Claude Perdriel, 110 ans, viennent voir un Olivennes frôlant les 80 printemps pour régler les modalités de son départ en retraite...
Olivennes demande sa carte de presse, et la charte sera révisée
En résumé, le nouvel arrivant s'occupera surtout de l'Obs. Une entité qui n'a pas la taille de ses précédentes maisons, mais possède en revanche un bien très précieux aux yeux d'Olivennes, normalien et énarque de la promotion Montaigne: une voix dans le débat public.
C'est pourquoi le PDG entend avoir un rôle éditorial, alors que la charte de l'Obs, adoptée en 2004, prévoit que les actionnaires -ou leurs représentants- n'interviennent pas dans le contenu rédactionnel:
"Ils reconnaissent la responsabilité du directeur de la rédaction sur le contenu rédactionnel hebdomadaire sous le contrôle du comité éditorial."
"Ils s’interdisent d’intervenir d’une quelconque manière, sur le travail journalistique des membres de la rédaction au cours de leurs enquêtes comme dans leurs écrits."
Mais Denis Olivennes a obtenu de Claude Perdriel d'avoir des prérogatives en la matière. Selon ce que le premier a déclaré jeudi matin lors d'une réunion de chefs à laquelle la direction de la rédaction l'avait convié, son rôle sera celui d'un "publisher" à l'anglo-saxonne. Un décideur en matière industrielle, mais aussi sur les grandes orientations rédactionnelles. C'est en tous cas ce que veulent croire les journalistes.
La fin de 44 ans de règne Perdriel-Daniel
Certains évoquent cependant le rôle beaucoup plus important en la matière de Laurent Joffrin, l'ancien patron de la rédaction de l'Obs, qui cumule aujourd'hui les fonctions de PDG et de directeur de la rédaction de Libération. Sauf qu'Olivennes n'a jamais été journaliste. Et qu'officiellement, il ne sera pas directeur de la rédaction, puisque Michel Labro et Guillaume Malaurie, qui se partagent ce poste, resteront en place. Avec les mêmes prérogatives?
Fin symbolique de 44 ans de règne Perdriel-Daniel, la première semaine de Denis Olivennes dans les locaux de la place de la Bourse (Paris 2e) sera cruciale. Pendant que le nouveau venu fera sa demande de carte de presse (en tant qu'éditeur), la société des rédacteurs compte organiser, mercredi, un vote sur la révision de la charte.

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